Habitudes écolos en voyage

Après « voyage sans voyager » et « Être une femme … c’est… », j’embarque à nouveau avec grand plaisir dans un nouveau carnaval d’article imaginé par Lenouinitalia sur le thème « Habitudes écolos en voyage ». Le concept est simple, les participant-e-s partagent leurs habitudes autour du voyage et de l’écologie. Cela peut avoir la forme d’un billet d’humeur, de conseils, d’astuces, etc. Lenou a indiqué une limite de contribution au 25 juin pour une publication le 28 juin. J’ai hâte de découvrir vos participations. Quand j’ai découvert ce carnaval d’article, le sujet m’a beaucoup parlé. En effet, étant moi-même très sensible à l’écologie, la mise en place du zéro déchet, la consommation locale, etc. Pouvoir partager mes expériences et réflexions autour du voyage durable m’a particulièrement plu. Avant de commencer, je vous propose un petit test proposé par l’ADEME qui permet de quantifier votre empreinte carbone. Je pense qu’il est intéressant de connaitre ces choses-là pour savoir sur quel levier nous pouvons agir entant que citoyen du monde.

Comme Lenou l’indique très bien dans son article d’appel à contribution, le tourisme est devenu une industrie, bien organisé et à grande échelle. Et comme toute industrie moderne, l’impact du tourisme de masse est extrêmement néfaste pour l’environnement.

Dans cet article, je vous propose dans un premier temps de partager avec vous mes expériences de voyages qui ont contribué à entretenir mes passions écologiques. Ensuite, je vous proposerai quelques astuces écoresponsables. Enfin, je vous proposerai quelques réflexions autour du « flight-shaming » et de ses conséquences.  

Comment le voyage nourrit mon engagement écologique

L’environnement regroupe plusieurs problématiques : le réchauffement climatique, la gestion des déchets, l’eau potable, la protection des habitats pour les animaux sauvages. De plus, je pense que voir les beautés que nous offre la nature, notre belle planète, cela nous donne encore plus envie de la protéger.  Pour que nos enfants et petits enfants puissent à leur tour découvrir ces paysages absolument sublimes, cette nature d’une beauté à couper le souffle.

Mes différents voyages et rencontre m’ont permis de mieux comprendre le monde et d’être beaucoup plus attentive et consciente des impacts que nous pouvions avoir, en tant qu’humain, mais aussi en tant que voyageur. J’ai envie de partager avec vous quelques-unes de ces expériences qui m’ont marqué.

Treks et déchets

Les randonnées pédestres, étalées sur plusieurs jours dans les montagnes, m’ont énormément sensibilisé à la gestion des déchets et à l’importance de la protection de ces milieux fragile. Je vais vous parler de deux d’entre elles : la première au Japon et la seconde au Népal.

Parc national d’Oze au Japon

Situé à 3h de voiture au Nord de Tokyo, le Parc National d’Oze est un écrin de nature extrêmement protégé et apprécié par les Japonais. La randonnée est très agréable et on dort dans un magnifique refuge. Étant donné son accessibilité très limité (à pied ou en hélicoptère), aucun déchet ne peut être laissé au refuge. Les voyageurs repartent avec le poids de leurs détritus. De plus, la lumière électrique est permise grâce à un groupe électrogène. À partir d’une certaine heure, toutes les lumières sont coupées. La toilette est à l’ancienne grâce aux sources chaude. Néanmoins, il est interdit d’utiliser des savons, dentifrice ou shampoing dans ces lieux.

Trek Poon Hill Népal

Le trek du Poon Hill est l’une des randonnées les plus accessibles des Annapurna. Elle dure entre 4 et 5 jours et la plupart des villages situés sur ce trek sont inaccessibles par la route. On part de Ghorepani à 2874m pour arriver au Poon Hill à 3210m. La randonnée est sublime, surtout en mars où les rhododendrons en fleurs colorent la montagne de rose et de rouge. La question des déchets reste importante, car la gestion des déchets dans ces villages est complexe. D’autant plus, au vu de l’altitude.

Concernant les déchets au Népal, j’ai été saisie par la situation de la vallée de Katmandou. La pollution de l’air est telle qu’il est difficilement acceptable pour les politiques locales de placer un incinérateur de déchets.

Eau et réchauffement climatique

En restant en France, j’ai été marqué par l’évolution de la fonte des glaces du mont Blanc. Je suis allée un jour visiter la mer de Glace et j’ai été saisie par la vitesse de la fonte des glaces. Des petits panneaux indiquent le lieu où se trouvait avant le glacier. Aujourd’hui de la mer de Glace, il ne reste plus que la grotte de glace qui est aujourd’hui en train de disparaitre malgré les efforts de protections.

Lors de mon voyage en Jordanie, j’ai été visitée le site mythique du baptême du christ dans le Jourdain. Nous étions au mois de février, je m’attendais à voir un fleuve. Lorsque j’ai vu ce fleuve assez loin de l’image que j’en avais, j’ai compris à quel point le stress hydrique pouvait peser sur cette région du monde et l’importance de protéger le droit d’accès à l’eau

Faune sauvage en danger

Lors de mes voyages, j’aime particulièrement observer les animaux. Pouvoir les voir dans leur milieu, en toute modestie et sans les importuner, c’est quelque chose qui ne laisse pas indifférent. On comprend à quel point nous les humains, nous sommes fragiles.

Lors de mes excursions dans le Chitwan ou plongées à Tenerife, je me suis sentie extrêmement chanceuse de pouvoir observer ces animaux devenus si rare, comme lorsque j’ai pu voir le requin-ange ou ce rhinocéros.

En visitant la forêt primitive Białowieża j’ai compris à quel point les actions de l’homme pouvaient influer. En effet, j’ai découvert que toutes les forêts françaises étaient « retouchées » par l’homme. Les arbres morts sont abattus et les troncs retirés. Dans la cette forêt primitive où l’on retrouve les derniers bisons d’Europe à l’état sauvage, les arbres morts tombent et les troncs servent de nourritures aux insectes. On retrouve dans cette forêt certains oiseaux disparus ailleurs. Cet écrin de nature sauvage est un joyau qu’il est important de protéger.

Comment voyager écolo ?

Partir en voyageur et non en touriste

Pour moi, le premier changement à entreprendre si l’on souhaite s’orienter vers un mode de vie plus juste, plus écologique et durable, c’est de réfléchir le monde comme un lieu de vie. Arrêter de le voir comme un moyen de production ou de consommation. Il est important de garder à l’esprit que le tourisme prend son origine dans une conception de colonialiste et de consommation des territoires. En effet, les premiers touristes étaient les Lords anglais en quête de découverte du monde. Il me parait aujourd’hui crucial de renverser ces schémas de pensée obsolètes et d’imaginer un monde plus juste où le voyage serait respectueux des gens et de l’environnement. Il est important de voir les pays et les peuples comme des égaux et non comme des ScratchMap que l’on pourra exhiber tels des trophées de chasse. Et si on arrêtait de vouloir posséder, mais que nous essayions juste de vivre et d’échanger ? Pour cela j’adhère de plus en plus au slow travel, concept où l’objectif est d’apprécier ce que nous faisons, mangeons, ou la manière dont nous voyageons à vitesse réduite et moins consumériste.

Maintenir les habitudes quotidiennes

Si vous souhaitez voyager en faisant attention à votre empreinte carbone, c’est surement que vous faites déjà attention à la maison. Plusieurs choses sont faisables pour maintenir vos bonnes habitudes quotidiennes lors de vos voyages.

Zéro déchet en voyage

L’objectif du zéro déchet est de réduire la quantité de déchets produits, notamment par l’utilisation d’objet réutilisable comme les gourdes par exemple.

L’un des points qui me semblent les plus faciles à transposer entre le voyage et le quotidien, c’est les produits d’hygiène :

  • Savon et shampoing solide ;
  • Serviette lavable, culote menstruel ou cup pour l’hygiène intime des femmes ;
  • Brosse à dents en bambou.

Personnellement, je favorise les produits recyclés et refuse poliment les plastiques à usage unique.

Pensez également au tri sélectif si cela vous est possible. Dans de nombreux pays, les ordures sont triées. 

Acheter des produits locaux et de saisons

L’un des points les plus importants pour minimiser son empreinte carbone est de favoriser la consommation de produits alimentaires locaux. En voyage comme à la maison, il est un peu dommage de manger un produit qui a dû prendre l’avion pour finir dans votre assiette.

Pour vous aider, il existe aujourd’hui des applications qui listent les fruits et légumes de saisons. J’utilise au quotidien « Fruits et légumes de saisons ». Il y a également les viandes, poissons et fromages.

Un autre moyen de diminuer son empreinte carbone est la diminution, voire l’abandon d’un régime carné. Le régime végétarien réduit la consommation de CO2.

Transports

Si vous le pouvez et que cela est sur pour vous, essayer de favoriser les transports en commun, la marche à pied ou encore le vélo. Pour voyager en Europe en train ou bus, j’utilise l’application trainline qui me permet de prendre mes billets de train facilement.

Soutenir les initiatives écologiques locales

Logement

On voit de plus en plus apparaitre des logements écoresponsables qui permettent un impact positif du tourisme sur le territoire.

Lors de notre voyage au Népal avec mon compagnon, nous avons essayé l’écolodge Sapana village lodge et nous avons été ravis de cette expérience. 

Pour les voyages en France, l’application Green et local permets de recenser les logements écoresponsables et restaurants. Retrouvez-les sur Instagram ici

Par contre il y a un point sur lequel j’ai envie de discuter, j’ai lu sur de nombreux blogs ou site qu’Airbnb proposait une alternative intéressante d’un point de vue écologique. J’aimerais juste préciser que réserver un Airbnb est écologique uniquement pour la location d’une chambre chez l’habitant. Si vous louez un logement entier non partagé, il ne s’agit pas d’un logement écoresponsable. Je dirais même que vous contribuez à l’augmentation des prix de l’immobilier à l’insu des populations locales. On voit aujourd’hui que le prix de l’immobilier à Paris diminue. Et cela pour une simple raison, avec la COVID-19 de nombreux appartements qui étaient habituellement sur Airbnb se retrouvent sur le marché de la location de meublée et les prix commencent enfin à diminuer.

Réhabilitation des sols pollués

J’aime bien soutenir les initiatives de réhabilitation de sol pollué, de protection de la faune et la flore où la nature a repris ses droits. Par exemple lors de mon voyage à Tenerife, j’ai visité le Palmetum de Santa Cruz, jardin botanique – avec un système d’irrigation très bien pensé- situé au-dessus d’une ancienne décharge. On y retrouve une flore et une faune tout à fait impressionnante.

Réflexion autour du #flygskam et compensation carbone

Qu’est-ce que le « flight-shaming »

Le transport aérien se démocratisant et connaissant jusqu’à présent une forte croissance, la pollution liée à ce mode de transport ne cesse de croitre.  Le phénomène de #flygskam est apparu en Suède suite aux grèves scolaires pour le climat initié par Greta Thunberg. A priori, ce mouvement aurait connu un grand succès et aurait eu une grande incidence médiatique. 

Le flygsam ou flight-shaming en anglais peut se traduire en français par la “honte de prendre l’avion”. Il s’agit d’un sentiment de honte voir de culpabilité que ressentent les personnes informées et sensibilisées aux questions climatiques lorsqu’elles se déplacent en avion.

Les conséquences

Avant la crise de la COVID-19, le succès rencontré par ce phénomène de #flygskam a eu pour conséquence une diminution importante des prévisions de croissance du trafic aérien (diviser par deux!). Fin 2020, l’Iata (l’association internationale du transport aérien) a décidé de mettre en place un marché de compensation de carbone pour l’aviation. L’objectif serait de réduire les émissions de gaz à effet de serre par les compagnies aériennes.

Je ne sais pas exactement ce que va traduire ce nouveau marché des compensations carbone pour le passager. Il sera intéressant de savoir quelles vont être les moyens mis en place par l’aviation civile pour prendre un virage plus écologique et le fonctionnement de cet ACE.

Ce mouvement me conforte, car, nous voyons bien que finalement ce sont les utilisateurs de ces moyens de transport qui peuvent faire bouger les choses.

Et vous, quels sont vos astuces écolos en voyage?

3 commentaires sur « Habitudes écolos en voyage »

  1. Super intéressant et instructif ton article j’ai beaucoup aimé le lire 😊 je ne connaissais pas le phénomène du flygsam, je m’y reconnais pas mal pour le coup ! Je suis totalement d’accord avec toi sur le fait de voir le monde comme un lieu de vie et non de consommation ! J’habite au dessous d’un Airbnb loué régulièrement à de gros groupes qui viennent y faire la fête bien plus que ce qu’ils se permettraient chez eux et oubliant qu’il y a des gens qui vivent dans leur lieu de vacances et que si pour eux « c’est juste pour ce soir » pour les habitants, c’est tous les soirs avec un groupe différent… Merci pour tes participations aux carnavals, toujours aussi pertinentes 😊😊

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