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Tour de blog article invité les femmes et les transports

Je vous retrouve aujourd’hui dans « Tour de blog » pour un article invité écrit par Caroline Leblanc qui nous parlera de ses différents voyages et de son expérience des transports en tant que femme d’affaire. Elle répondait « expatriée » quand d’autres s’imaginaient « avocat » ou « médecin ». Son enfance partagée entre Paris, Buenos Aires et Madrid lui a donné le goût des voyages et des découvertes. Barcelone, où elle a posé ses valises en 2016, est devenue le décor de son premier livre, Lettres de Barcelone, un journal de bord mêlé de souvenirs et de réflexions sur la société, la politique et l’histoire de cette ville. Vous pouvez la retrouver sur son site internet https://carolineleblanc.com où elle publie régulièrement des récits courts.

Aux quatre coins du monde

« Un jour, prendre l’avion te semblera aussi naturel que prendre le métro » me dit ma nouvelle boss. Le nouveau job incluait des déplacements fréquents à l’étranger, je le savais. Je m’absenterais pour plusieurs semaines. J’imaginais le décalage horaire, l’éloignement de ma famille et de mes amis restés en France, les robinets d’eau à fermer dans mon appartement avant de partir. Le reste, je le découvrirais.

J’avais deux préoccupations que mes collègues masculins ne partageaient pas lors de nos voyages. Ma première préoccupation, la plus immédiate, était le poids de la valise que j’emporterais avec moi. Si j’optais pour une valise cabine, serais-je capable de la soulever seule dans un porte-bagages d’avion ? Si j’avais besoin d’une valise plus grande, que j’enverrais en soute, aurais-je la force suffisante pour la déposer et l’attraper depuis les tapis bagages sans aide ?

Conseil n°1 : ne pas prendre plus d’affaires que ce que je peux porter seule

Ma seconde préoccupation était ma sécurité personnelle, surtout dans des destinations plus dangereuses pour une femme que mon point de référence, Paris.

« Peut-on rentrer à l’hôtel à pied ? » je demandai à notre interlocutrice de la filiale brésilienne. Je voyageais avec un collègue à Sao Paulo. Elle me regarda en soulevant un sourcil. J’avais laissé mes boucles d’oreille, mon collier et ma montre à Paris, effaçant tout signe extérieur de richesse. Sur ses conseils, je ne portais pas de sac à main, me déplaçant seulement avec une sacoche d’ordinateur, comme mon collègue. Notre hôtel se trouvait à moins de 900 mètres des bureaux. Nous avions déjeuné en terrasse avec elle à quelques rues. Il était dix-neuf heures et il faisait encore jour dehors. « Je vous conseille de prendre un taxi pour rentrer et de ressortir dîner en taxi. »

Conseil n°2 : suivre le conseil des résidents (des femmes) en termes de sécurité

Mon travail me conduisait majoritairement dans les quartiers chics de villes habitées par les 1% les plus riches de la planète. Des avenues et des rues agréables, que je sois à Tokyo, New York ou Milan. Marcher me permettait d’apprécier les paysages urbains, la succession des différents quartiers, les avenues et les rues plus tranquilles, l’architecture, etc. De lundi à vendredi, j’étais dans les bureaux. Le week-end, je visitais le reste de la ville. Je privilégiais la marche à pied. Des bottines ou des ballerines pour la semaine, des Converse pour les moments libres. Toujours à plat. Le meilleur moyen pour marcher longtemps.

J’ai ainsi traversé l’île de Manhattan un samedi, sneakers aux pieds. J’ai commencé ma journée au sud, côté Brooklyn, où j’ai pris des photos des gratte-ciels du quartier de Wall Street, de la statue de la Liberté et de la baie. J’ai traversé le majestueux pont de Brooklyn, rejoint la Highline, cette promenade suspendue dans l’ouest de la ville récemment inaugurée et établit ma comparaison avec la promenade plantée parisienne qui a été son inspiration. J’ai fait un stop à mon hôtel dans Midtown avant de remonter la 5ème avenue, ce canyon urbain, jusqu’à Central Park. 20 kilomètres en une journée. Facile.

À pied, je suis mi-touriste mi-locale, je peux aller aussi loin que je veux. Il me faut simplement un plan de la ville et des chaussures confortables.

Conseil n°3 : privilégier la marche

Dans l’avion, en classe affaires, j’étais souvent la seule femme. Et s’il y avait d’autres femmes, j’étais toujours la plus jeune. Mais j’avais pris mes habitudes.

Je choisissais une place sur le couloir. Je voyageais avec un jean et des baskets, un pull chaud et un foulard. Je ne me déguisais pas en quelqu’un que je n’étais pas. J’avais mes rituels. Une brosse à dent, un baume à lèvres, des mouchoirs en papier et une bouteille d’eau. Dîner, regarder deux films (ou l’équivalent en séries). Me blottir sous une couverture dans un siège devenu un lit. Me souvenir des voyages en classe éco, passés et futurs, ceux de mes vacances, moins confortables. Me laisser bercer dans le silence ouaté du vol long courrier. Arriver à destination. Recommencer.

Conseil n°4 : rendre le voyage le plus confortable possible

Je venais de passer l’après-midi sur la presqu’île de Kowloon. Il était temps de rentrer sur l’île de Hong Kong pour dîner. Deux options s’offraient à moi : prendre le métro ou prendre le bateau. Le même prix, le même ticket. J’ai choisi de me diriger vers le terminal des Star Ferry, ces petits bateaux blancs et verts qui traversent sans cesser entre Tsim Tsa Shui (côté Kowloon) et Central (côté île de Hong Kong) depuis la fin du 19e siècle. Je prendrais le métro à Central pour la fin de mon trajet.

Le soleil se couchait sur la baie de Hong Kong. L’air bleu se chargeait d’orange. Les buildings commençaient à allumer leurs lumières électriques. J’ai sorti l’appareil photo de mon sac à main pour faire quelques photos du paysage. L’eau, le ciel, la danse des bateaux, les embruns. L’incomparable beauté du site naturel. À la fin d’une journée de travail, prendre un bateau a le goût des vacances et de l’école buissonnière.

Conseil n°5 : prendre le bateau (toujours)

L’entreprise me remboursait les taxis, à l’exception de certains trajets très coûteux vers les aéroports, où la consigne était de prendre un transport collectif (comme à Tokyo). Mais j’appréciais les transports en commun.

Dans une ville étrangère, le métro a plusieurs avantages. Des avantages pratiques. Le prix fixe, connu d’avance et l’absence de risque d’une arnaque (par rapport à un taxi). Être sûre du point d’arrivée (par rapport à un bus où il faut pouvoir lire ou comprendre le nom du stop… ou reconnaître le lieu que l’on cherche). La facilité pour acheter des billets, le plus souvent à un distributeur (heureusement, souvent en anglais, même si j’ai acheté des billets à Tokyo en me guidant avec les caractères qui dessinaient le nom de ma station de destination). La sécurité du transport collectif. Et des avantages en tant qu’explorateur. Découvrir un lieu de plus dans la ville, observer les travailleurs qui partent travailler, constater les différences avec d’autres réseaux de transport urbain.

Prendre le métro à Moscou : des stations très profondes dans les sous-sols, car elles devaient pouvoir servir d’abris antiatomiques, et magnifiquement décorées avec des lustres et des tableaux. Prendre le métro à Bejing : remercier les JO de 2008 qui expliquent que tous les panneaux et les machines de vente de billets sont en mandarin et en anglais. Visiter le Temple du Ciel avant une journée de travail bien remplie. Prendre le métro à Dubai : admirer le soleil couchant sur la Burj Khalifa à bord du métro aérien qui dessert les principaux quartiers de la ville.

Conseil n°6 : prendre le métro (dès que possible)

J’apprécie de discuter avec les chauffeurs de taxi (à licence ou à application). Comme les coiffeurs, les psys et les prêtres, ils connaissent tous les secrets d’une ville et de ses habitants. La barrière de la langue rendait souvent les discussions impossibles. Mais que de souvenirs quand parler, en anglais, en espagnol, en français, était possible.

Les taxis m’ont parlé de politique (« Tchang Kai Shek et ses alliés nous ont volé Taiwan ! »), d’économie (« la valeur de la plaque a été divisée par deux depuis l’arrivée d’Uber »), de la météo (« un typhon arrive sur l’île »), des sites touristiques (« il faut absolument que vous alliez voir [lieu incontournable] »), des people (« j’ai interprété le rôle d’un militaire iranien dans le film Argo ») ou de leurs familles et amis (« ma femme et mes enfants sont restés au Népal, je ne les vois qu’une fois par an »).

Conseil n°7 : discuter avec les chauffeurs de taxi

Je prenais toujours des taxis officiels, me méfiant des applications ou des taxis qui n’ont pas l’air d’être des taxis. Mon expérience m’a appris qu’il fallait aussi que je sois sur mes gardes avec des chauffeurs qui maîtrisaient trop bien l’anglais, les seules arnaques (mauvais itinéraires, compteurs qui ne fonctionnent pas) ayant été initiées par des taxis parlant un très bon anglais.

Conseil n°8 : se méfier des chauffeurs de taxi qui parlent trop bien anglais

J’ai parfois partagé un taxi avec des inconnus qui résidaient dans le même hôtel que moi. Un trajet vers un aéroport, un trajet vers le centre-ville. Quand je voyageais seule, j’appréciais ces discussions impromptues avec un autre voyageur.

Conseil n°9 : utiliser des taxis officiels

J’étais à Delhi pour quelques jours et je demandais à ma chef si je pouvais aller à Agra sur la journée pour voir le Taj Mahal pendant le week-end. Avec les milliers de kilomètres de distance qui nous séparaient, j’entendis très nettement sa réponse au bout de la ligne. Non. Trop dangereux d’y aller seule.

Je n’ai pas raté d’autres occasions d’aller voir d’autres sites du patrimoine mondial. À Beijing, j’ai profité d’une excursion organisée par mon hôtel pour me rendre sur la Grande Muraille. Nous étions 6 dans un mini-bus, avec un chauffeur et un planning de visite. Nous étions tous à Beijing « for business » mais désireux de combiner l’utile à l’agréable. Et quelques temps plus tard, je sollicitais mon hôtel pour organiser une visite privée pour me rendre aux temples situés autour de Yogyakarta en Indonésie.

Conseil n°10 : (anticiper) et organiser un transport avec l’hôtel

J’attendais le Shinkansen sur un quai, à Tokyo, Kyoto ou Osaka. Le train est entré en gare presque sans bruit. Les portes se sont ouvertes. Les passagers sont descendus, calmes et sereins. Pas de bousculade, pas de mots plus hauts que les autres, peu de bagages. Zen.

Une armée de femmes en uniformes est arrivée sur la plateforme, armées de produits de nettoyage. Elles ont tendu des rubans signifiant « nettoyage en cours » (j’imagine ?) devant les portes des wagons. Et en quelques minutes, elles ont préparé la rame pour les nouveaux occupants. J’ai observé leur présence, fascinée par leur calme et leur efficacité.

Le Shinkansen m’évoquera toujours ce moment ordinaire et plein de bon sens.

Conseil n°11 : Observer notre environnement

« Comment irons-nous en haut de la station ? » demandai-je à ma collègue. Nous étions ensemble dans un village alpin début février pour une mission. « C’est possible d’y aller en taxi mais le téléphérique nous dépose à côté » me répondit-elle avec un sourire. Pour la première et seule fois, je suis allée travailler avec les télésièges d’une station de ski en robe et en moonboots. Inoubliable par sa rareté.

Conseil n°12 : utiliser les transports alternatifs quand l’opportunité se présente

« Ça te va si on se retrouve vers 18 heures pour prendre un verre ? Je t’amène à mon rooftop bar préféré avant que tu partes à l’aéroport ». La proposition venait d’une amie du lycée installée depuis quelque temps à Kuala Lumpur. Je finissais une mission en Malaisie et mon vol vers Paris était le soir même. Elle me donnait rendez-vous devant un immeuble tout de verre et acier qui ressemblait à tous les autres dans le quartier des affaires de KL.

Nous avons pris un ascenseur et nous sommes sorties au dernier étage, sur le toit. La vue m’a coupé le souffle. Le bar était installé sur un héliport vide en fin de journée. Des tables et des chaises en plastique, les tours Petronas au coucher du soleil. J’avais pris des avions, des trains et des métros, des taxis et des bateaux, des téléphériques et des tramways… Ce soir-là, j’étais le plus proche possible d’un hélicoptère.

Conseil n°13 : rêver de prendre un hélicoptère  

Ma chef avait raison. Prendre l’avion est devenu aussi facile que prendre le métro. Le reste aussi. Arriver dans un nouvel aéroport. Retirer du cash. Trouver un taxi et me rendre à l’hôtel. Découvrir la ville à pied et en métro. Aller au bout du monde comme si j’allais au bout de ma rue. En robe la semaine et en baskets le week-end. Combiner le voyage d’affaires et le tourisme. Et recommencer.

Avez vous, comme Caroline, des conseils transports, en particulier lors de voyage pro? Si vous aussi vous souhaitez partager vos expériences, n’hésitez pas à me contacter ou à mettre un commentaire sur l’article d’appel à contribution.

4 commentaires sur « Tour de blog article invité les femmes et les transports »

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