Comment faire du camping sauvage en Angleterre?

En 2018, j’ai décidé de partir dans un voyage un peu fou, je me suis lancée le défi de parcourir seule et à pied le Dartmoor. Le logement: Camping sauvage. Beaucoup de personne m’ont dit que j’étais folle et que c’était dangereux. Pour ce qui est de la folie, un peu peut être. Pour ce qui est du danger, comme pour tout voyage il y a des risques.

Vous trouverez ici la carte indiquant tous les endroits où camper est autorisé et les quelques règles à suivre quand vous vous lancez dans l’aventure. Les sites sont en anglais.

Mon parcours

Pourquoi choisir le Dartmoor? Parce que c’est très facilement accessible en bus, il y a de très jolies randonnées, il y a pas beaucoup de touriste et il y a des poneys sauvages!!

Je suis partie de Londres jusqu’à Exeter en bus, puis de Exeter jusqu’à Chagford et c’est là que j’ai commencé à marcher. En 3 jours je suis descendue jusqu’à Buckfasleigh où je suis restée deux jours, puis j’ai été à Plymouth en AJ car le temps avait changé.

A l’origine j’avais prévu 1 semaine de camping sauvage et 1 semaine de roadtrip, finalement j’ai marché 5 jours, visité 2 jours Plymouth et entamé le road trip ensuite.

Et même des lamas ( pas sauvage eux).

Mon materiel

Je suis partie avec:

  • une tente 2 personnes wanabee,
  • un sac de couchage relativement fin mais allant jusqu’à 0°C,
  • un petit matelas de sol,
  • une grosse polaire,
  • une lampe frontale,
  • une gourde,
  • des lingettes,
  • une batterie avec rechargeur panneau solaire ( si l’aspect batterie est vraiment génial la recharge par panneau solaire à pas un rendement de dingue),

Ce que m’a appris ce voyage

Ce que je peux vous assurer c’est que partir en solo, surtout en camping sauvage, ça vous apprend beaucoup de choses sur vous et sur le monde.

Pour moi ce qui a été le plus fort c’est le cheminement intellectuelle et la façon dont on affronte ses démons, dont on prend conscience des choses qui vont et qui ne vont pas dans nos vies.

Mais il y aussi tout un tas de choses très pragmatiques que j’ai apprise avec l’expérience et que j’ai envie de partager avec vous parce que c’est assez drôle.

Faire attention aux horaires de bus

Je n’avais pas fait très attention à mes horaires de correspondance entre Exeter et Chagford, du coup je suis arrivée à 4h du matin à Exeter, j’ai un peu marché pour trouvé la station de bus de ville. Là je me suis posée sur un banc et je me suis endormie. Vers 6h un gars de la compagnie de bus m’a dit de partir, que je n’avais pas le droit de dormir sur le banc. Je lui ai dit que j’attendais le bus pour Chagford, il m’a dit de partir que les premiers bus étaient à 7h30… Il m’a dit d’aller au Subway (le restaurant) qui était ouvert toute la nuit. J’ai pris un café (immonde mais qui avait le mérite de réchauffer).

Bien choisir où planter sa tente

Attention vous allez lire une blague pourrie, âme sensible s’abstenir: Ce chapitre s’intitule ou planter sa tente à ne pas confondre avec « où planter sa tante » ce qui n’aurait pas tout à fait le même effet. Je vous avait prévenu, désolé.

J’avais jusqu’à ce jour uniquement fait du camping ou bien à l’arrache en groupe du coup c’était toujours des potes qui choisissaient le spot, ou bien en camping et là c’était le gérant qui donnaient la parcelle. C’était la première fois que je choisissais, toute seule, le lieu où j’allais poser ma tente et dormir ( ou du moins essayer). Mes premiers essaient n’ont pas forcément été très brillants il faut le reconnaître.

Mon premier conseil, ne pas mettre sa tente à coté d’une rivière. Alors ca parait cool comme ça, c’est franchement très beau, très féerique. Mais sérieux à 1h du matin vous êtes glacée et vous vous réveillez, à 4h vous décidez de lever le camp parce qu’il fait trop froid et surtout trop humide!

Mon deuxième conseil, quand il y a une pente, ne vous mettez jamais en bas de la pente. Parce que quand il y aura la rosée du matin, l’eau va aller dans votre tente et vous aurez froid! Et je vous assure que je me suis bien gelée!

Finalement j’ai appris quelque base du camping, un peu à la dur mais après tout, il n’y a que ceux qui ne font jamais rien qui ne se trompe jamais. J’ai fait des erreurs et j’ai appris!

Toujours avoir suffisamment d’argent liquide sur soi

A un moment j’ai eu un petit coup de flip. Je me suis retrouvée à Ashburton avec quasiment plus rien en poche (£20 on va pas fort loin)… Et là je me suis dit « oups retirons de l’argent ». Et là, le distributeur était cassé. Je vais donc à l’équivalent de La Poste pour retirer de l’argent au guichet. Là, impossible de faire des retraits avec ma carte… bon, je commençais à être un peu inquiète quand même.

Là une anglaise qui avait entendu mon histoire à La Poste m’explique un truc pas mal ça s’appelle « cash back » en gros c’est on fait ses courses par exemple £5 et on demande d’être encaissé plus £50 et la caissière vous rend en cash £45. Bon il s’est avéré que ça n’a pas non plus marché…

Du coup, bin j’ai marché 1h jusqu’à la ville suivante qui était Buckfastleigh. Là bas j’ai retiré de l’argent et j’ai dormi dans un camping! Ca m’a fait une journée à 15km avec tout mon barda, mais finalement tout c’est bien fini 🙂

Prendre un camping quand le temps change

Comme vous le savez surement, la météo change très rapidement chez nos amis anglais. Comme j’avais vu qu’il allait bientot pleuvoir, j’avais prévu de prendre une nuit au camping puis, de partir vers Plymouth avant que ça ne se dégrade de trop. Finalement il se trouve qu’il y a eu un orage avant la date prévu et dormir sous l’orage en camping c’est pas drôle mais en wild camping j’aurai pas pu.

Vers 2h du matin j’entends des bruits trop chelou, un peu comme si quelqu’un tapait sur ma tente, mon premier réflexe c’était « p***** c’est qui le c** qui tape sur ma tente », j’ai failli crier mais je me suis retenue a temps car je me rappelais que j’étais en camping et que la probabilité qu’un inconnu viennent pour me déloger était faible. C’était le vent qui secouait très fort ma tente. Quand j’ai eu compris ça j’ai eu ensuite peur de m’envoler avec ma tente. Du coup, j’ai rangé toute mes affaires, au cas où la tente se décroche du sol et qu’il faille que je saute avec mon sac pour faire un plus gros poids. Oui c’est très stupide, mais à 2h personne n’est intelligent! J’ai aimé ma frontale, cette source de lumière qui a éclairé mes ténèbres. Depuis ce voyage, j’ai toujours une frontale avec moi.

Oser même si on a peur

Vous l’aurez compris en lisant c’est quelques lignes, je ne suis pas très téméraire, ni particulièrement douée en survie. J’ai facilement la trouille et la nature aime me victimiser (heureusement j’ai pas eu d’araignée cette fois, je vous raconterai cette aventure plus tard).

En tant que fille, on m’avait déconseillé de faire du camping sauvage, j’avais moi même un peu peur. Du coup je m’étais mise quelques règles parce que j’avais quand même envie de partir faire du camping sauvage seule. J’ai fait en sorte d’en dire le moins sur les lieux où je dormais pour pas attirer trop l’attention. Je ne disais pas aux gars du pub où j’allais dormir. Généralement je restais vague, je parlais de Airbnb ou Couchsurfing. J’ai plusieurs fois dit que j’allais rejoindre mes amis dans d’autres villes etc.


Ce que j’ai particulièrement aimé

Les pubs

Petits déjeuné ou bien dîner, j’ai toujours mangé au pub. Il y en avait dans toute les villes que j’ai visité, et à chaque fois ils avaient des plats différents. Des tourtes, des saucisses, de oeufs etc. Bref le midi je ne mangeais pas (après un british breakfast on a plus faim jusqu’à 16h et à 18h c’est l’heure du dîner.

Les gens du Devon

Je suis tombée sur des gens adorables tout au long de mon voyage. Depuis le fermier sur son tracteur qui s’inquiétait de me voir marcher seule avec tout mon barda, à la dame avec son bébé qui m’a indiqué le truc du cash back, en passant par ses gars aux pubs qui m’ont expliqué comment fonctionnait le site de rencontre dédié aux habitant du Devon.

Ceux qui m’ont le plus marqué c’était ces gars du « Montain rescue ». Mon dernier jour de camping, comme il pleuvait je suis allée faire de l’escalade en salle. Ca faisait 10 ans que je n’avais pas enfilé un baudrier mais bon j’avais de bons souvenir. J’ai découvert qu’en Angleterre, si on veut monter seul on peut car ils ont des machines qui nous assure. Les gars du montain rescue m’ont expliqué un peu comment ça fonctionnait et puis ils sont reparti s’entraîner à 4. J’avais vu uniquement des gamins utilisé ces machines alors voyez vous j’étais pas très rassurée. Et comme j’avais pas trop envie de mourir, arrivée en haut je redescendais la paroi comme je l’avais montée. Là un des gars m’a crier de sauter. Et j’étais là comme un bébé chat en haut d’un arbre, pétrifiée… Du coup j’ai quand même sautée quand ils se sont mis à plusieurs à crier qu’il fallait que je saute. J’avoue que j’ai eu très peur à ce moment là.

Finalement, après cette scène ridicule, ils m’ont demandé si je voulais grimper avec eux. Et ils m’ont donné plusieurs conseils pour grimper.

Un autre truc très marant avec les gens du Devon, c’est qu’ils aiment beaucoup leurs chiens. Peut être même trop. Dans plusieurs villages, j’ai vu des boutiques dédié aux biscuits pour chien (alors qu’il n’y avait pas de magasin alimentaire pour les humains). Dans les pubs il y avait des yaourt glacé pour chiens les frozzys (lickable frozen yogurt for dogs) dans des bacs où habituellement on trouve les glaces Magnum.

Les paysages et lieux

J’ai beaucoup aimé tous les paysages que j’ai pu voir pendant le parcours et j’ai eu un faible pour Buckfastleigh. J’ai adoré la ferme aux loutres et papillons

Et puis quoi de plus enivrant que de prendre un train à vapeur et se sentir comme à bord du Poudlard express?

Et vous? Vos expériences en camping sauvage? Quels ont été vos meilleurs souvenirs?

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