Pour l’occasion je vous présente une petite escapade parisienne dans les rues des arrondissements de la rive gauche (13e, 14e, 6e et 5e). J’ai envie de vous proposer la ville de Paris sous un autre angle, celui des femmes importantes qui ont marqué la ville. Ce parcours permet de découvrir les lieux de vie de femmes éminentes comme Marie Curie et Simone de Beauvoir. Je vous propose donc une petite promenade pour découvrir la ville des Parisiennes, de ces femmes importantes et des lieux qui leurs rendent hommage, une vision féminine et féministe de Paris.
La boucle fait un peu plus de 8 km et prend 3h si vous marchez d’un bon pas. Je pense que vous pouvez compter une demi-journée si vous souhaitez vraiment profiter des différents sites et flâner. Pour ma part étant une grande flaneuse, cette promenade m’a pris 5 heures, mais j’ai fait une belle pause lecture et un lunch sur les quais de Seine 🙂

Départ : Place Joséphine Baker
Commençons l’excursion par cette petite place du 14e arrondissement, située en face du restaurant « le paradis du fruit ». Il s’agit d’un restaurant de chaine plutot sympathique. Je vous conseil d’y faire une halte pour un brunch ou une pause sucrée, les gauffres aux fraises sont top.
La petite place sur laquelle vous vous trouvez rend hommage à Joséphine Baker, résistante française d’origine américaine. Elle joua un rôle important dans le contre-espionnage. Cela lui valut de nombreuses distinctions (médaille de la résistance française, chevalier de la Légion d’honneur et la croix de la guerre). Si vous voulez en savoir plus sur Joséphine Baker, je vous recommande de lire le premier tome de « Culottée« , où un passage lui ai dédié.
Continuez votre chemin sur le boulevard Edgar Quinet. Longez le cimetière jusqu’au Boulevard Raspail où vous tournerez à droite. Poursuivez jusqu’au rond-point de Denfert (celui avec le lion).
Prenez la deuxième rue à gauche (Boulevard Arago) et continuez toujours tout droit. Lorsque vous arrivez au carrefour avec la Rue de la Glacière, tournez à gauche dans cette rue. Remontez là jusqu’au 24.
Matrimoine autour de Marie Curie
Marie Curie vécut une longue période à Paris (15 ans) et cette génie franco-polonaise marqua à jamais la science, elle est aujourd’hui l’unique scientifique à avoir reçu deux prix Nobel. Vous trouverez plus d’information sur elle dans mon article qui lui est dédié.
Au 24 rue de la Glacière, vous apercevrez une plaque commémorative indiquant qu’elle et son mari ont vécu à cette adresse. Marie vivait là lorsqu’elle fit la découverte du radium.

Poursuivez votre route jusqu’à arriver à la rue Claude Bernard. Tournez à gauche. À la patte d’oie, prenez la route la plus à droite, rue d’Ulm.
Sur votre gauche, vous verrez la rue Pierre et Marie Curie. Le musée Curie se trouve là. N’hésitez pas à y faire un petit tour.

Continuez de descendre la rue d’ulm jusqu’au Panthéon, lieu où sont inhumés les « grands hommes et femmes » de la nation française. Il s’agit d’un ultime hommage extrêmement prestigieux. Seules cinq femmes ont reçu cet honneur (sur 74 personnes). Marie Curie en fait partie, mais pas sa fille Irène qui fût pourtant elle aussi prix nobel de chimie, officier de la légion d’honneur et commissaire au CEA. Irène était très investie dans la lutte féministe et s’est battue pour que les femmes puissent accèder à l’académie des sciences. Elle n’a jamais raté une occasion pour dénoncer l’exclusion des femmes de cette institution.
Lorsque vous arrivez à la fin de la rue d’Ulm, tournez à droite.
Les rues portant des noms de femmes dans le Quartier latin
Longez le Panthéon, vous verrez sur le mur accroché un panneau indiquant la rue Clotilde, en l’honneur de la reine Clotilde de Burgondie, épouse de Clovis et reine de Francs. Elle aurait eu une grande influence dans la conversion de son mari au Christianisme.
Vous arrivez ensuite sur la place Sainte-Geneviève, Patronne de la ville de Paris et des gendarmes.
Descendez la rue de la montagne sainte Geneviève et arrêtez-vous un instant sur la Placette Jacqueline de Romily. Elle fut membre de l’Académie française, première femme professeur au Collège de France et première femme membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Elle est connue pour ses travaux sur la civilisation et la langue de la Grèce antique.
Poursuivez votre chemin jusqu’à arriver à la rue des écoles. Tournez à gauche. Vous verrez les nombreux magasins du Vieux Campeur, une boutique de matériel pour les randonnées. Il s’agit de produits de bonne qualité généralement. Continuez tout droit jusqu’à atteindre le boulevard Saint-Michel. Prenez en face, rue de l’école de Médecine. Au Boulevard Saint-Germain, continuez tout droit sur rue de l’ancienne comédie. Vous arriverez à une intersection à cinq branches.
C’est là que vous trouvez la place Louise-Catherine-Breslau-et-Madeleine-Zillhardt. Attention, cette place est mal indiquée sur Google map.
Cette place a été nommée très récemment (2018) et a comme particularité de rendre hommage à un couple d’artiste lesbien. Je pense qu’il est important de souligner que rendre hommage à des femmes n’est pas simple, mais lorsqu’il s’agit de femme homosexuelle, on se heurte à une culture patriarcale qui cache ces femmes. Je suis très heureuse de vous parler de ces deux femmes, la première Louise était peintre la seconde plus éclectique est écrivaine et peintre.
Un peu de littérature féministe
Remontez la rue de Buci, et tournez à droite rue de la Seine. À la première intersection (rue Jacob), tournez à gauche. Arrêtez-vous au 35. Vous arrivez à la Librairie des femmes dont je vous ai mis le lien si vous souhaitez voir les livres disponibles si vous n’êtes pas Parisienne. Prenez le temps de parcourir les rayons, de regarder tous ces livres écrits par des femmes, sur les femmes ou pour des femmes.
A cette adresse, au cœur du quartier de haute culture qu’est la rive gauche parisienne, on trouve la Librairie des femmes, l’Espace des femmes, ouvert pour des expositions, lectures, rencontres et débats, et les Editions des femmes-Antoinette Fouque. Christine Clerc, Sophie Freud, Juliet Mitchell, Elisabeth Roudinesco, Danièle Mitterrand, Isabelle Juppé, Sylviane Agacinski, Nathalie Heinich, Chantal Chawaf, Christine Orban, Catherine Weinzaepflen, Daniel Mesguich, Jean Rouaud et bien d’autres sont venus à l’Espace pour présenter leurs livres. Catherine Lopes Curval, Sophie Bassouls, Geneviève Claisse, Jacqueline Merville, Marie Morel, Clotilde Vautier… y ont exposé.
Ce qu’il faut savoir, c’est que cette librairie n’a pas toujours été dans ce quartier. La première librairie Des femmes a ouvert ses portes en mai 1974 à Paris, au 68 rue des Saints-Pères, dans le VIIe arrondissement.Elle fut créée pratiquement en même temps que les Editions des femmes, par le MLF-Psychanalyse et Politique fondé et animé par Antoinette Fouque depuis octobre 1968, elle offre non seulement les collections de celles-ci, mais l’ensemble des livres disponibles écrits par des femmes.
Aujourd’hui, la Librairie des femmes poursuit cet engagement de plus de 40 ans, et tisse, comme elle l’a toujours fait, des liens avec le plus grand nombre.

Quand vous sortez du magasin, tournez à droite et prenez la première rue à droite (Rue Saint-Benoit). Lorsque vous arriverez au bout de la rue, vous aurez à votre droite le Café de Flore et un peu plus loin les deux magots. Ces deux cafés étaient les lieux privilégiés d’écriture de Simone de Beauvoir et de son compagnon Jean-Paul Sartre. Parlons un peu de Simone de Beauvoir qui a été une théoricienne importante du féminisme, notamment avec son œuvre le deuxième sexe.
Devant le café de Deux Magots, vous verrez une petite place qui porte le nom de ce couple d’écrivains philosophes.
Finir la visite dans des rues aux noms de femmes importantes
Empruntez la rue de Renne et à la patte d’oie, prenez à gauche dans la rue Madame.

Cette rue s’appelle ainsi en l’honneur de Marie-Joséphine de Savoie. À l’avènement de son beau-frère Louis XVI, elle devint la seconde dame de France après la reine Marie Antoinette et reçut suivant l’usage l’appellation « Madame ». Attention, la rue est longue et il y a un petit coude. Continuez la vraiment jusqu’à atteindre une autre rue en l’honneur d’une femme : Marie Pape-Carpantier pédagogue et féministe française du XIXe siècle. Elle réformera l’école maternelle.
À la fin de la rue, vous arrivez à la Rue de Renne, tournez à gauche, puis vous arriverez au boulevard Raspail, tournez encore une fois à gauche. Marchez jusqu’à la hauteur du métro Notre-Dame des Champs, un peu plus loin, vous atteignez notre dernier point : l’allée sœur Emmanuelle.

J’espère que cette petite marche féministe vous aura plu. N’hésitez pas à me faire part de vos découvertes dans le quartier si vous avez découvert des lieux sympas. Connaissez vous des visites de vos villes vue par les femmes?
Un avis sur « Paris féministe: le matrimoine de la rive gauche »