Des petits ruisseaux naissent les grandes rivières, nous savons tous que nos habitudes peuvent avoir des impacts significatifs sur nos vies.

Le féminisme ce n’est pas juste des actions de temps en temps pour dénoncer un système inégal et injuste. C’est un mode de vie, remplie de petites choses qui agissent sur le quotidien et sur la société. Pour ça, je vous propose mes cinq habitudes féministes quotidiennes.

#5 Aller au travail à vélo

Écolo, bon pour la santé et … féministe ? Oui le vélo est de mon point de vue le moyen de transport le plus féministe qui soit, car il véhicule avec lui de nombreux idéaux de liberté (voir mes articles sur le vélo ici et là).

De plus, ce moyen de transport reste encore boudé par les femmes pour plusieurs raisons :

• Le vélo reste considéré comme une activité physique et donc un sport. En conséquence, arriver au travail en n’étant pas apprêtée ou pire en ayant transpiré n’est pas envisageable pour beaucoup de dame. Et oui, cela n’est pas féminin ou acceptable (alors que ça l’est pour les hommes) ;
• La sécurité, ou plutôt son absence sont souvent mises en avant. En moyenne, les femmes ont plus peur que les hommes d’avoir des accidents. La cause de cette peur? Les lacunes ou le peu d’infrastructure pour les bicyclettes sont l’un des sujets principaux ;
• Beaucoup de femmes s’occupent d’emmener les enfants à l’école ou bien font les « mamans taxi ». En conséquence, elles prennent plus souvent la voiture plutôt que la petite reine.  

Voilà pourquoi, en plus de son aspect écologique et bon pour la santé, je suis heureuse de prendre le vélo tous les jours. Le vélo est pour moi le moyen de transport le plus féministe qui existe.

#4 Lire des livres féministes et/ou écrits par des femmes

Le féminisme c’est aussi promouvoir l’égalité culturelle entre les hommes et les femmes. Lire des livres féministe et/ou écrit par des femmes c’est une opportunité de s’ouvrir à une autre vision du monde, d’avoir une nouvelle approche de l’Histoire. Aujourd’hui, nos formations nous donnent une version très masculine et « cis white » du monde.

Depuis que je lis beaucoup d’ouvrage féministe ou d’autrice, j’ai l’impression d’avoir appris beaucoup de choses et j’ai surtout un regard un peu plus éclairé sur le monde.

#3 faire la cuisine ou autres tâches ménagères à deux

Quand j’ai parlé de cet article à mon copain et que je lui ai présenté ce point-là, il m’a regardé avec des yeux indignés et m’a dit :

«  Mais ce n’est pas féministe ! C’est normal de faire les tâches ménagères ensemble ».

Et oui, c’est « normal » ou du moins ça devrait l’être. Mais ça n’est pas le cas pour la plupart des couples et pour de nombreuses raisons.

Pourquoi la cuisine devrait-elle être l’antre de la femme ? Pourquoi maris et enfants souhaitant aider se retrouveraient rapidement éjectés des lieux et les épouses se sacrifieraient sur l’hôtel de la bonne mère de famille ?

Étant paresseuse, j’aime bien que mon copain fasse avec moi la popote, on se répartit les tâches « Tu épluches les patates et je coupe les oignons » . On va deux fois plus vite avec deux fois moins de fatigues !

#2 Lire des articles sur les actualités féministes

Pour celles et ceux qui me suivent sur Facebook, vous avez observé que depuis quelques mois maintenant je publie une « veille » féministe. Cette idée m’est venue à la suite d’une constatation : il est très rare que les journaux parlent de sujets traitant de l’égalité des sexes. Ou bien ces actualités sont cachées par d’autres beaucoup plus importantes telles que « la ligue des champions ». Parfois des articles parlent de réussite de femmes, et ces héroïnes sont anonymisées par le célèbre « une femme ».

Il m’a donc semblé important de rechercher ce genre de renseignement dans la presse et de les diffuser,de promouvoir les succès de nos sœurs pour donner un exemple de victoire féminine. De la même façon, je pense qu’il est important de dialoguer autour des violences, des viols et des injustices à l’encontre des femmes.  Ne pas les cacher c’est aussi prévenir plein de personnes (hommes ou femmes) qui seraient passées à côté de l’information.

#1 discuter de féminisme avec vos proches

Comme moi vous avez surement entendu :

« Je suis féministe, mais.. » ou encore « Mais enfin pourquoi êtes-vous encore féministes, les combats ont déjà été menés, non ? » ou pire «  Le féminisme c’est un combat de seconde zone ».

Alors bon, généralement on a envie de s’énerver en disant : « Mais WTF ? » Mais vraiment, ça ne sert à rien de se mettre en colère.

De mon expérience, il faut commencer par des témoignages de votre vécu, parce que si vous êtes féministe c’est parce que vous avez vécu des injustices et/ou violences. J’ai souvent eu des débats compliqués surtout avec des hommes de 50ans parce qu’ils ne se rendent pas compte qu’il y a un gros décalage entre leur vie et celle de leurs filles. Et lorsqu’ils ont compris qu’une vie de femme ce n’est pas drôle, ils disent « Non, mais il est urgent de faire quelque chose ». Et oui, on est d’accord, il faut faire quelque chose. J

Mesdames, parlez à vos pères, oncles et frères de votre quotidien, des insultes que vous subissez, des pressions, etc. Beaucoup n’en ont pas conscience, certains se cachent la tête dans le sable et d’autres seront de mauvaise foi. Mais quoi qu’il en soit, si le féminisme devient pour eux un combat réel lié à votre quotidien, à une réalité factuelle, ils vous soutiendront au lieu de vous mettre des bâtons dans les roues.

Et vous, avez-vous des habitudes féministes ? Si oui quelles sont-elles ? Quels sont vos conseils pour une routine féministe ?